Il dit: "Qu'est-ce c'est qui est passé à Sandra Bland?"
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la moindre maladresse
nous fait croire
que le monde tremble
entre ses pôles.
C’est partout la nuit alentour de nous
où redevenir les enfants
perdus
qui tracions des
cartes à la craie
sur les trottoirs et
les murs.
The least maladroitness has us believe
that the world trembles between its poles.This is the night around us everywhere
in which lost children become again
we who traced maps with chalk
on pavements and walls.
Les plus belles
erreurs recréent les espaces
où délimiter nos
amours distraites,
inscrire le poème
entre vents et marées,
pêcher la lune au
mitan du fleuve
pour éclairer nos
histoires à sa lueur.
Le plus petit chemin
nous fait dévier
de nos semaines à
l’usure lente.
Ainsi nous avançons
sans nous apercevoir
que nous laissons
derrière nous
les cailloux du
passage,
l’offrande à ceux qui
nous suivront
de nos contes et
légendes, des gestes
dont, rêveurs, ils
suivront la trace
en répétant nos
erreurs et maladresses
à l’infini... à
l’infini...
monique laforce, 5 mars 2010
monique laforce, 5 mars 2010
(2)
Faut-il croire à l’immobilité des ciels, emplir de vide
l’immensité de la question, redistribuer les cartes et reprendre le jeu qui
consiste à alterner guerre et étreinte?
Faut-il accorder des prolongements à nos défaites,
boire sans soif le lait sûri des crépuscules?
Faut-il poursuivre l’espérance en ses plus sombres
retranchements, rassembler en un même bouquet de ferveur, fleurs et feuilles
mortes?
Si nous n’avions que ce geste de la main pour
ponctuer nos départs, où irions-nous que nous n’avons déjà rêvé dans la cendre
de nos sommeils?
Le monde s’est replié au ralenti dans la splendeur du
sortilège, l’étrangeté du retour à soi.
monique laforce, 22 janvier 2010
Must we believe the heavens are immobile, fill up the
immense emptiness of the question, deal the cards again and take back the game
that alternates between war and embrace?
Must we concede these prolongments of our defeats, drink
without thirst the soured milk of twilights?
Must we haunt hope in these darkest fortifications, make again the same bouquet of fervor from flowers, dead leaves?
If we could only wave to mark our departure, where would we
go that we hadn’t already dreamed in the cinders of our slumbers?
The world folded up to stillness in the splendor of the
charm, the strangeness of returning to oneself.
(Translation to English by Sylvia Manning,
Jan. 10-12 2011)
Si l’on savait
la solitude et
l’absence des fenêtres
ce qu’elles
contiennent de départ
et d’attente
si l’on pouvait
percevoir
les trous creusés à
même le paysage
pour réchauffer les
morts habituelles
de nos paroles et de
nos gestes
si l’on entendait tous
les appels
égarés dans les nuits
et les gares
si l’on s’arrêtait
pour tourner la tête
comme la femme de Loth
sur nos chemins d’exil
si l’on pouvait dire
les détours de la
caresse
ses ombres
bienfaisantes
versées à même la
chair
si l’on arrivait à
tendre la main
à prendre et à donner
ce qui reste vivant et
s’offre encore
si l’on écoutait le
silence
qui succède aux
abandons
et tremble longtemps
dans la mémoire
si l’on était quand
même
ceux que réellement
nous sommes
sans vraiment oser y
croire
monique laforce, 22 janvier 2010
if we knew
solitude and absence
of windows
enclosing departures
and awaiting
if we could sense
the grooved hollows
across the landscape
for warming the
habitual deaths
with our words and our
gestures
if we could hear all
the waylaid
if we stopped to look
back
like Lot ’s
wife
on our exile paths
if we were able to say
the wind's caresses
their kindly shadows
drifting even into
flesh
if we could put forth
our hand
to receive and to give
what stays alive and
gives of itself again
if we listened to the
silence
that gives way to
surrender
and trembles long in
our memory
if we were for all
that
what we really are
without truly daring
to believe it
[translation
to English by Sylvia Manning, Jan. 10, 2011]
Pendant qu’au loin, le vent souffle sur
les cendres
tu promets
de rallumer la nuit
tu
prends soin de résumer la lumière
en
quelques traits, quelques lignes,
sans
éveiller les oiseaux endormis
la
tête sous l’aile dans nos lendemains
tu
déroules le néant pour éclairer nos ombres
avant
de refermer à tout jamais
les
persiennes de la mort
monique laforce, 5 mars 2010
While far away, the wind blows across the cinders
you promise to relight
the night
you take care to bring
forth anew the light
with some drafts, some
lines
without waking the
sleeping birds
with heads under their
wings in our mornings to come
you unfold nothingness
to brighten again our shadows
before closing for
always
the shutters of death
[translation
by Sylvia Manning, Jan. 10, 2011]
Tu épelles les ombres
avant l’oubli.
Tu murmures les
secrets du feu les soirs d’automne
à des cavaliers perdus
sous la lune.
Tu découpes un à un
les arbres de la forêt
pour renouveler la
solitude.
Tu redonnes rythme aux
siècles interrompus.
Tu erres longtemps en
des saisons lentes d’où
surgissent des
cathédrales englouties sous les herbes.
Tu aimais, tu aimes et
le jour se lève.
monique laforce, 12
février 2010
You dispel the shadows before you forget.
You murmur secrets of the evening autumn fires
to some gentlemen lost beneath the moon.
You carve one by one the trees of the forest
so as to restore solitude.
You give back rhythm to interrupted centuries.
You wander long in some slow seasons where
cathedrals submerged under grasses surface.
You loved, you love and the day arises.
Monique Laforce, Ile d'Orleans, one summer day |
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